Nasser Bourita : Une Stratégie pour la Dignité des Marocains Face aux Visas Européens

Nasser Bourita : Une Stratégie pour la Dignité des Marocains Face aux Visas Européens

Nasser Bourita : Une Stratégie pour la Dignité des Marocains Face aux Visas Européens

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères marocain, a récemment réaffirmé son engagement à améliorer les conditions dans lesquelles les citoyens marocains interagissent avec les missions diplomatiques étrangères et les consulats européens. Bien que cette démarche soit louable, elle met également en lumière les défis persistants rencontrés par les Marocains dans leur quête de dignité et d’efficacité lors de leurs démarches administratives.

Table des matières

  1. Introduction : L’initiative de Bourita en perspective
  2. Une avancée nécessaire pour préserver la dignité des Marocains
  3. Les dysfonctionnements toujours présents : Mon expérience personnelle
  4. Recommandations pour des améliorations concrètes
  5. Conclusion : Entre espoir et attentes

L’initiative de Bourita en perspective

La décision du ministère marocain des Affaires étrangères de plaider auprès des missions diplomatiques européennes pour un traitement plus respectueux des Marocains est une avancée stratégique et morale. Bourita s’est engagé à combattre les pratiques abusives des intermédiaires illégaux et à rendre le processus de demande de visa plus transparent et respectueux. Ces efforts traduisent une volonté de protéger les citoyens marocains face à un système souvent opaque, perçu comme discriminatoire.

Cependant, au-delà des annonces officielles, la réalité demeure complexe pour les citoyens, en particulier pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE), qui doivent parfois faire face à des comportements inadmissibles même dans leur propre pays.

 Une avancée nécessaire pour préserver la dignité des Marocains

Bourita souligne la nécessité pour les autorités européennes de garantir des délais raisonnables dans le traitement des demandes de visa, notamment pour des raisons urgentes comme les études ou les soins médicaux. Ce message est crucial dans un contexte où les pratiques actuelles, notamment la délégation du processus à des entreprises privées, laissent place à des abus et à des discriminations.

La mention d’un respect de la dignité des citoyens marocains est également essentielle. Trop souvent, les Marocains perçoivent le processus d’attribution de visas comme un parcours humiliant. Les efforts pour sensibiliser les missions européennes à ce problème reflètent une prise de conscience et un effort nécessaire pour établir un équilibre entre exigences administratives et respect des droits humains.

 Les dysfonctionnements toujours présents : Mon expérience personnelle

Malgré ces efforts prometteurs, les dysfonctionnements restent fréquents. Permettez-moi de partager une expérience récente qui illustre les défis auxquels les citoyens marocains, même munis de documents en règle, sont confrontés.

Lors de notre retour en Europe, ma sœur avait obtenu un visa pour la Roumanie, mais celui-ci ne correspondait pas au format « Schengen ». À notre surprise, un policier marocain a exigé qu’elle descende du bateau d’une manière hautaine et dédaigneuse. Lorsqu’on lui a demandé des explications sur la situation, il n’a pas su ou voulu fournir des raisons claires, se contentant de hausser le ton et de crier, une attitude complètement injustifiée et inacceptable.

Le problème ne résidait pas uniquement dans la complexité administrative du visa, mais également dans l’attitude dégradante et l’incapacité des autorités à expliquer clairement la situation. Il s’agit d’une humiliation vécue dans notre propre pays, ce qui rend cette expérience d’autant plus amère. Cet exemple personnel montre qu’améliorer les conditions dans les consulats européens est une bonne chose, mais qu’un changement similaire est également nécessaire au niveau national, particulièrement dans la formation des agents et leur comportement envers les citoyens.

 

Pour garantir des conditions optimales aux citoyens marocains, tant au niveau national qu’international, voici quelques recommandations :

  1. Formation des agents publics : Les policiers, douaniers et autres fonctionnaires doivent recevoir une formation approfondie sur la gestion des situations complexes, l’éthique professionnelle et le respect des citoyens. Une communication claire et respectueuse devrait être un minimum requis.

  2. Simplification des démarches : Les procédures administratives, qu’elles concernent les visas ou autres autorisations de déplacement, doivent être clarifiées et standardisées pour éviter toute confusion.

  3. Renforcement du rôle des consulats marocains à l’étranger : Les consulats marocains devraient jouer un rôle plus actif dans la défense des droits des MRE, en intervenant rapidement et efficacement en cas de problème avec les autorités locales.

  4. Évaluation des intermédiaires privés : Les entreprises privées en charge des visas doivent être régulièrement auditées pour s’assurer qu’elles respectent les normes éthiques et qu’elles ne contribuent pas à des pratiques discriminatoires.

  5. Mécanisme de réclamation transparent : Mettre en place une plateforme où les citoyens marocains peuvent signaler les comportements inappropriés ou abusifs de la part des agents publics ou d’autres parties.

 

L’initiative de Nasser Bourita est un pas dans la bonne direction pour protéger les Marocains face aux défis administratifs liés aux visas. Cependant, elle doit être complétée par des efforts similaires au niveau national, afin que les citoyens ne subissent pas de traitement dégradant dans leur propre pays.

En tant que MRE, il est difficile de ne pas se sentir frustré par des expériences comme celle vécue avec ma sœur. Pourtant, je reste optimiste quant à la capacité du Maroc à réformer ses institutions et à garantir la dignité de ses citoyens, où qu’ils se trouvent.

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